Le musée Narbo Via regroupe pour la première fois des collections jusque-là exposées au sein de deux musées situés dans le cœur de ville de Narbonne : le musée lapidaire, dans l’église Notre-Dame de Lamourguier, et le musée archéologique de Narbonne, au Palais des archevêques. Le nouveau musée présente aussi des œuvres conservées jusqu’ici dans des réserves ou issues de fouilles récentes des sites des ports antiques de Narbonne.

Un vaste chantier
des collections

La création de ce nouveau parcours permanent a été l’occasion de lancer un immense chantier des collections : déplacements, photographies et études, recensements, dépoussiérages, dessalements, consolidations, reprises et restaurations. Ces étapes ont permis de porter un regard nouveau sur ces collections et de mieux en connaître l’histoire et les secrets.

Faire revivre une cité disparue

La cité antique de Narbo Martius est à bien des égards un paradoxe aux yeux de ses visiteurs modernes : elle joua un rôle politique et économique de premier plan pendant toute l’Antiquité, mais cette présence romaine, qui est souvent si prégnante dans d’autres grandes villes du sud de la France, est ici réduite pratiquement à néant en termes de vestiges monumentaux.

Un parcours de visite spectaculaire et immersif

Pour restituer au mieux l’histoire romaine de Narbonne, longue de six siècles, les salles s’organisent autour d’un fil chrono-thématique qui démarre au moment de la fondation de la colonie et de la cité de Narbo Martius, à la fin du IIe siècle avant notre ère, et s’achève en 462 lorsque la ville passe définitivement sous la domination des Wisigoths.

La galerie lapidaire :
la monumentalité retrouvée

La redécouverte de la cité romaine de Narbo Martius, capitale de la Province de Narbonnaise qui s’étendait des Pyrénées aux Alpes, carrefour commercial et culturel à la croisée des voies Domitienne et d’Aquitaine, et l’un des plus grands ports de la Méditerranée, débute par une vaste galerie qui longe un mur composé de près de 800 blocs lapidaires exposés dans un rayonnage de 76 mètres de long et 10 mètres de haut, restituant ainsi de manière immédiate et spectaculaire la mémoire et la monumentalité de la ville romaine.

À la découverte de Narbo
Martius

La galerie lapidaire conduit ensuite aux parcours permanents des collections dont les six sections chrono-thématiques se déploient autour d’une vaste salle centrale inspirée des atriums romains.

La séquence 1

Présente les premières décennies de la cité de Narbo Martius, première colonie romaine hors d’Italie (IIe-Ier siècles avant notre ère). Narbo Martius est alors la porte d’entrée de Rome en terre gauloise. Par son emplacement stratégique, Narbonne se développe jusqu’à devenir la capitale de la province romaine de Gaule narbonnaise. Cette séquence expose notamment des inscriptions anciennes, des monnaies tirées de l’oppidum de Montlaurès et des fragments d’architecture de cette petite Rome. 

La séquence 2

Se concentre sur l’urbanisme de cette cité de Narbonne, riche de monuments en marbre, témoins de sa richesse. La muséographie restitue la monumentalité de la cité à son apogée, témoignant ainsi de la prospérité de la cité antique, notamment grâce aux fragments du plus grand temple de la Gaule : le capitole, véritable chef d’œuvre qui dominait la cité.

La séquence 3

Permet de découvrir l’organisation de cette société fortement hiérarchisée, ses représentations sociales, ses pratiques politiques, juridiques, religieuses, funéraires, ses jeux et spectacles. Elle met en lumière les Narbonenses (habitants de Narbonne) d’il y a 2000 ans, par le biais de sculptures, de bas-reliefs et inscriptions de monuments funéraires et honorifiques qui décrivent des facettes de leur vie.

La séquence 4

Propose d’entrer dans les riches demeures urbaines et leurs décors. Un atrium qui présente en son centre une grande mosaïque célébrant la figure de Bacchus conduit à une série de pièces où sont notamment présentées d’élégantes peintures murales dignes de celles de Pompéi. Elles proviennent du Clos de la Lombarde, un quartier de la cité de Narbo Martius composé de luxueuses domus. Elles proviennent du site archéologique narbonnais du Clos de la Lombarde, qui fut mis au jour à partir de 1973. Cette séquence dévoile aussi un ensemble de statues remarquables ainsi que des séries d’objets du quotidien.

La séquence 5

Raconte l’intense activité économique et portuaire de cette cité florissante. Narbonne est en effet l’une des plaques tournantes du commerce maritime en Gaule du Sud, forte de ses nombreux acteurs, et marchandises qui transitaient sur ses quais. Cette séquence expose notamment des amphores (transportant du vin, du sel, de l’huile, du garum), de la céramique,  des minerais (étain, cuivre, fer), des blocs lapidaires présentant des bateaux ainsi que des stèles de négociants liés à ce commerce maritime intense.

La séquence 6

Révèle comment la cité de Narbonne a évolué du IIIe au Ve siècle de notre ère, sous l’influence du christianisme puis de l’arrivée des Wisigoths. La ville se protège des invasions derrière ses remparts et se dote de nouveaux édifices religieux. Ces derniers sont bien souvent construits grâce aux remplois de matériaux de bâtiments antérieurs dont le Capitole… Narbonne devient ainsi une capitale chrétienne importante de l’Empire romain, notamment sous l’impulsion de l’évêque Rusticus au Ve siècle. Monnaies votives, autels, sarcophages aux motifs inspirés des Evangiles, témoignent de ce changement d’époque.

Au cœur de la recherche :
les alcôves

Au sein du parcours, 4 espaces rythment la visite et proposent d’approfondir certaines thématiques en faisant rentrer les visiteurs dans les coulisses de la recherche archéologique, explicitant ses spécialités et ses pratiques,  tout en donnant accès aux dernières découvertes sur la cité de Narbo Martius. Au moyen de vidéos, de projections, de restitutions en 3D, les alcôves présentent :

  • La redécouverte de l’urbanisme de Narbo Martius grâce aux différentes fouilles menées dans la ville.
  • Une proposition de restitution en 3D du Capitole réalisée à partir des données des chercheurs.
  • La découverte des navires et techniques de navigation romains (à partir de 4 maquettes physiques de bateaux).
  • Les recherches en cours sur le système portuaire de la cité.

Galerie photos