La redécouverte de la cité romaine de Narbo Martius, capitale de la Province de Narbonnaise qui s’étendait des Pyrénées aux Alpes, carrefour commercial et culturel à la croisée des voies Domitienne et d’Aquitaine, et l’un des plus grands ports de la Méditerranée, débute par une vaste galerie qui longe un mur composé de près de 800 blocs lapidaires exposés dans un rayonnage de 76 mètres de long et 10 mètres de haut, restituant ainsi de manière immédiate et spectaculaire la mémoire et la monumentalité de la ville romaine.
L’agencement de ce mur est par ailleurs modulable, grâce à un dispositif automatisé inédit dans un musée, qui permet de déplacer les blocs au moyen d’un engin de levage. Cette galerie lapidaire constitue également une véritable réserve ouverte, destinée à faciliter le travail d’étude et de recherche des archéologues, historiens ou scientifiques.
Grâce à des dispositifs de médiation intégrés, ce mur offre différents niveaux de lecture de ces blocs qui comportent des frises doriques, des motifs végétaux, des inscriptions, des masques de théâtre et des frises d’armes. Une première appréhension globale et monumentale raconte l’histoire de cette collection, une approche plus ciblée de ces fragments architecturaux met en évidence des types de décors, des thématiques, des séries d’inscription en permettant des reconstitutions d’ensembles ou d’élévations grâce à des écrans intégrés au rayonnage, une appropriation encore plus fine est proposée via des bornes de consultation tactiles, avec l’identification de chaque bloc et la manipulation 3D des fragments les plus emblématiques de la collection.
Ce mur est le fil d’Ariane du musée : il est visible depuis tous les espaces d’exposition. Il fait écho aux routes bordées de nécropoles qui donnaient accès à la ville dans l’Antiquité et permet ainsi de rendre hommage aux habitants disparus de Narbo Martius. Il renvoie également aux murs d’enceinte successifs de la ville constitués en partie de ces blocs romains réemployés, mis en valeur de manière spectaculaire par François 1er au sein des remparts et des portes de la ville à la Renaissance, enceinte qui a été détruite au milieu du XIXème siècle et dont les blocs romains ont été prélevés puis conservés dans l’église Notre-Dame de Lamourguier de Narbonne jusqu’à leur transfert et installation dans cette galerie lapidaire.