L’épine dorsale du bâtiment a été conçue pour présenter de manière originale et spectaculaire la collection lapidaire du Narbo Via : une grande galerie traverse ainsi le bâtiment de part en part et longe une réserve murale où 760 blocs sont présentés dans un double rack métallique de 10 m de haut sur 76 m de long.
Ce dispositif s’inspire des principes du stockage industriel convertis aux usages de la muséographie contemporaine. Ce double rayonnage à charges lourdes est équipé entre ses deux rangées, d’un transstockeur, engin de levage intégré permettant le déplacement facile de chaque bloc à l’intérieur du mur. Les blocs y sont présentés soclés sur des palettes, afin de permettre leur manipulation par le transstockeur. Ce système, qui permet de mettre en mouvement et de manipuler les blocs, donne au mur une quadruple dimension de conservation, de muséographie, de médiation et de recherche.
La monumentalité du dispositif est proportionnelle à l’ampleur et à la nature de la collection. Le mur lapidaire joue aussi un rôle structurel dans la conception du bâtiment : le traversant intégralement, il sépare les espaces destinés au public et ceux réservés aux professionnels du musée, aux restaurateurs et aux chercheurs. Ce mur est, par ailleurs, équipé de plusieurs dispositifs de médiation numériques : en deux points du mur, deux groupes de huit écrans sont intégrés en façade tout en ménageant une cellule vide en leur centre qui peut accueillir un bloc. Ils diffusent du contenu iconographique pour mettre en avant certains blocs et apporter des éléments de compréhension (histoire de la collection, intégration dans une architecture, sens de l’iconographie, etc.).